Passionnés de voitures

Nouvelliste | Publié le 14 mai 2005

SDP Autosport veut se démarquer dans le marché du véhicule modifié.

Quand Stéphane Duplessis avait 10 ans, il s’était amusé à «trafiquer» le moteur du tracteur à gazon de son père afin qu’il atteigne une vitesse de 60 km/h! Vingt ans plus tard, ce mordu de moteur dirige son entreprise spécialisée dans la modification de voitures.

SDP Autosport existe depuis 10 ans à Saint-Étienne-des-Grès. En une décennie, il en est passé des amoureux de char qui sont prêts à dépenser de vraies petites fortunes pour piloter un véhicule dont la mécanique a sérieusement été modifié. « Notre clientèle vient de la région, mais on en a de plus en plus qui vient de Montréal, a raconté Stéphane Duplessis. Dans le coin de Québec, on a moins de clients parce qu’il y a plusieurs shops. Mais à Montréal, il y a plus de monde! Et on a cinq ou six clients qui participent au Grand Prix de Trois-Rivières. »

Lors de la visite du Nouvelliste, le mécanicien était en train de mesurer la performance du moteur d’un véhicule qui prend part à différentes courses au moyen d’un dynamomètre. « Un dynamomètre permet d’ajuster parfaitement les paramètres d’un moteur comme le mélange air-essence, le feu, les pertes de friction dans la transmission, etc. », a expliqué M. Duplessis.

Christian Fortin, machiniste et gestionnaire de l’entreprise, a affirmé que SDP Autosport est le troisième garage au Québec à posséder un tel équipement. Et il en est visiblement fier.

« En 2005, on a décidé de prendre un nouveau virage. On était très bien équipé, mais on a décidé d’investir plus de 100 000$ pour acheter le dynamomètre, une fraiseuse numérique et un tour numérique. La demande pour des voitures modifiées est là et on veut montrer qu’on fait partie des meilleurs au Québec pour les voitures de marques Volkswagen et Honda. »

Quand on pense à une voiture modifiée, on a tout de suite l’image d’un Civic hatch-back conduit par un jeune coiffé d’une casquette qui nous colle aux fesses lorsqu’on est sur la route.

« Les gens qui veulent faire modifier une voiture de rue représentent à peu près 60% de notre clientèle, a expliqué Christian Fortin. Un gars peut vouloir investir 500$ ou 1000$ pour faire rabaisser le niveau de sa voiture, pour refaire sa conduite d’échappement. On peut aussi changer des pièces, comme des poulies plus légères, afin d’améliorer la performance de la voiture. »

Les possibilités semblent infinies pour quiconque veut conduire une voiture un peu plus explosive. « Il n’y a pas vraiment de limites, a ajouté Éric Fortin, le mécanicien qui complète le trio de SDP Autosport. En fait, c’est le budget du client qui va décider de tout! »

Le trio de Saint-Étienne vient de terminer un contrat pour un propriétaire d’une Audi A4. Avec les transformations apportées, cette personne se retrouver maintenant au volant d’un véritable bolide.

« On a passé d’une Audi A4 à une Audi S4, a raconté Christian Fortin. La voiture développait 185 chevaux-vapeur quand elle est arrivée. Quand elle est partie, elle avait 500 chevaux-vapeur! »

Ce garage de Saint-Étienne est très bien équipé et peut usiner sur place nombre de pièces. Il y a une salle d’assemblage des composantes des moteurs, qui auront toutes été nettoyées au préalable dans une laveuse à pièces.

« Je déteste travailler dans la saleté, a dit Éric Fortin, dont le commentaire peut surprendre, étant donné son métier. Quand on remonte des voitures, on veut que tout fonctionne parfaitement. On est des minutieux. Et en plus, on travaille souvent sur des voitures qui ont été repeintes avec des peintures spéciales, qui coûtent beaucoup d’argent. On ne veut rien briser… »

Depuis quelques temps, le garage SDP Autosport abrite une Toyota Supra. Son propriétaire va mettre environ 20 000$ sur la table afin que sa voiture passe de 190 chevaux-vapeur à… 600 chevaux-vapeur. Les gars de SDP vont conserver le même bloc moteur, mais ils vont tout changer en ce qui a trait aux pistons, à la tête du moteur et le reste. Et c’est exactement ce genre de contrat qui les allume. « Des fois, il faut faire l’ingénierie sur place afin de trouver la solution, a analysé Christian Fortin. Ça nous arrive souvent de prendre un break pour réfléchir à ce qu’on va faire, à penser à comment on va arriver à assembler ou à faire virer telle chose. Tu verras pas ça souvent dans un autre garage… ».