Des tracteurs à gazon aux voitures de course


Hebdo journal | Publié le 20 juin 2012

La plupart des garçons de 10 ans en 1982 jouaient au tonka, s’amusait en «bigwheel», écoutait religieusement l’émission Goldorak, mais la passion de Stéphane Duplessis était légèrement différente. Son plaisir à lui, c’était de modifier les moteurs de tracteur à gazon.

« Du plus loin que je me souvienne, j’avais sept ans lorsque j’ai dit à mon oncle qu’un jour je travaillerais dans les moteurs de course. »
Trente-trois ans plus tard, il a tenu promesse et il est aujourd’hui l’un des meilleurs concepteurs de moteur de la série CTCC. Difficile de contester les faits : son écurie a remporté les deux courses auxquelles l’équipe prenait place lors du Grand prix de Montréal. Il n’a jamais réellement su pourquoi il était si passionné par les moteurs, mais il se souvient qu’il aimait démonter tout ce qu’il voyait étant jeune.

« Je voulais voir comment les choses étaient faites, par la suite je les remontais. Lorsque j’ai vu le tracteur à pelouse, j’ai vu un plus grand défi et un meilleur potentiel », affirme Stéphane.

La passion des voitures

À 17 ans, un défi plus grand se présente à lui. Il achète sa première voiture, une Renault Alliance.

Instantanément il se met à modifier le moteur. Un moteur à injecteur, il décide d’en mettre quatre. Tranquillement, il s’équipe d’outils afin de pouvoir poursuivre sa passion. Lorsqu’il lui manque les outils nécessaires pour faire ses modifications, il s’arrange pour faire faire l’ouvrage par un autre mais à sa façon. C’est à ce moment que sa réelle passion pour les moteurs de course prend forme. Pour perfectionner ses connaissances il suit un cours de mécanique.

« Après ma formation j’ai travaillé une semaine dans un garage. Je savais que ce n’était pas fait pour moi. J’ai lâché ca et je me suis mis à travailler à mon compte ».

« À mes débuts je modifiais les voitures de mes amis. Je leur donnais un peu plus de force de moteur et de fil en aiguille, j’ai commencé à me développer une clientèle. »

« Lorsque j’avais 21 ans, j’ai modifié de A à Z une Golf GTI 92 avec un ami. Nous avons remporté la première place à des concours de Toronto et Montréal. Cette voiture a fait la couverture de deux grosses revues américaines », raconte Stéphane.

Il ouvre son garage et de 1993 à 1998, il suit la tendance.

« Dans ce temps-là la mode était de mettre de plus gros moteurs dans les Civic. Après je modifiais la mécanique pour leur donner plus de puissance. J’en ai beaucoup fait grâce aux économies que j’ai faites, j’ai investi en 2005 dans un dynamomètre et c’est la que mon aventure dans la course automobile a vraiment pris son envol »

Un dynamomètre est un dispositif pour mesurer la couple, la force ou puissance disponible du moteur. Un investissement majeur, risqué, mais  qu’il n’a jamais regretté.

Le Rabbit l’emporte

« Mon premier client a été Louis Charles Cadieux. Il avait un Rabbit de Volkswagen avec un petit moteur 2L. Cette année-là, il a remporté le Grand Prix de Trois-Rivières avec mon moteur », se souvient Stéphane.

Motivé par cette expérience, il retourne travailler à Montréal pour une compagnie de voiture de course afin de perfectionner ses connaissances. Tout en gardant son garage ouvert. Il fait la connaissance d’Eric Côté qui changera sa vie pour de bon.

« Eric Côté préparait des moteur de course chez GT Racing depuis plusieurs années et il se cherchait un gars pour faire des moteurs, Je suis donc revenu à mon garage et Eric m’envoyait de la sous-traitance. On en a eu énormément des moteurs de BMW, Hyundai, Honda. »

Record Canadien

Plusieurs de ses moteurs performent et terminent en première position. En 2006, il conçoit un moteur de Drag qui éclipse un nouveau record canadien. Il produisait des moteurs de formules 1600 mais sa spécialité restait dans la série CTCC où il enchainait les premières positions les unes après les autres. À un époque, il produit presque la moitié des moteur de la série CTCC. Depuis 2007, il perfectionne ses moteurs pour les rendre toujours plus performants. Il a même acheté la machinerie nécessaire pour produire lui-même les composantes du moteur.

« C’est une question de développement. Depuis 2007 nous travaillons sur le même moteur, mais nous l’améliorons d’année en année. On peut toujours tout améliorer. Encore là, c’est une question de budget », constate Stéphane.

Une autre victoire à Trois-Rivières?

Pour promouvoir sa compagnie, il achète une voiture de la série CTCC. Conduite par Marc-Antoine Camirand, son équipe termine deux fois sur la plus haute marche du podium. Il prend la tête de la série. Malheureusement, Stéphane n’a ni le budget ni le temps nécessaire pour faire la série au complet.

« Nous allons faire seulement les courses les plus importantes : le NAPA à Montréal, Mont-Tremblant et bien sûr, le Grand Prix de Trois-Rivières », confirme Stéphane.

« La course automobile pour moi et mon équipe c’est une passion. C’est énormément d’heures de travail bénévole pour toujours essayer de trouver des moyens de s’améliorer. Nous sommes quatre et nous avons passé près de 100 heures chacun pour être prêt à temps pour le Grand Prix de Montréal », conclut-il.

Camirand et SDP Autosport: réunis pour gagner


Le Nouvelliste | Publié le 13 juin 2012

Reconnue dans le milieu de la course automobile pour son expertise au niveau de la préparation des moteurs, l’entreprise SDP Autosport, de Saint-Étienne-des-Grès, a franchi  une nouvelle étape, cette saison, en inscrivant une BMW 330i en série Canadian Touring Car Championship (CTCC). Elle en a confié le volant au pilote Marc-Antoine Camirand, de Saint-Léonard-d’Aston.

Les résultats ne se sont pas fait attendre: à Montréal, en fin de semaine, Camirand a remporté les deux courses présentées en marge du Grand Prix du Canada. «On a acheté la voiture, qui appartenait à un de nos clients, pour le plaisir, explique Christian Fortin. C’était juste pour aller s’amuser en piste.»

Ça n’a pas pris de temps avant de réaliser que la BMW pouvait servir à autre chose. «On a pensé s’en servir pour faire la promotion de notre garage de mécanique générale, Duplessis Mécanique, explique-t-il. On voulait diversifier de la course pour stabiliser la business, et ne plus dépendre d’un seul gros client. Mais on voulait aussi aller prouver à tout le monde que nous avons une équipe hors du commun; on savait qu’on avait une équipe gagnante pour aller aux courses.»

Il manquait juste un pilote, et pour ça, le choix s’imposait: Marc-Antoine Camirand. «On s’est choisi mutuellement!, sourit Fortin. Ça fait trois ans qu’on prépare les moteurs de Marc-Antoine. Son père Jean-Guy nous a dit: «fournissez-moi un moteur, et je vais vous fournir un pilote». Il nous a fourni le meilleur pilote! Marc-Antoine sait qu’on a l’équipe pour gagner, et on sait qu’on a le pilote pour gagner. Ça pourrait aussi relancer la carrière de Marc-Antoine, pour que quelqu’un se rende compte que ce pilote-là ne devrait pas être assis chez lui!».

Même si Camirand et SDP ne participeront pas à toutes les courses de la série CTCC, faute de budget, le pilote de Saint-Léonard-d’Aston était ravi de se faire offrir ce volant. «Ma voiture n’est plus éligible en CTCC, et je ne voulais plus que mon père s’implique à travailler comme un fou pour en monter une autre. À 65 ans, il n’a plus besoin de ce stress-là, explique-t-il. Par contre, il peut encore s’impliquer avec l’équipe SDP et on peut profiter de son expérience.»

Après une 4e place pour la première course de la saison à Mosport, Camirand a dominé à Montréal… un peu trop au goût de certains! «À toutes les fois qu’on gagne, c’est la même chose!», sourit le pilote, qui se retrouve en tête du classement du championnat. Pourtant, la prochaine course, sur le circuit d’ICAR, le week-end du 23 et 24 juin, n’est pas à son horaire; il ne devrait retourner en piste que le 6 juillet, au Mont-Tremblant… à moins que de généreux commanditaires ne se manifestent d’ici là. «On sait juste pas où ça va nous mener!, avoue Christian Fortin. On est victimes de notre succès; on espère que les deux victoires à Montréal vont attirer d’autres commanditaires.»

L’équipe mettra plutôt l’accent sur le Grand Prix de Trois-Rivières. «Ce qu’on cherche, c’est de la visibilité, souligne Fortin. Gagner à Montréal et à Trois-Rivières, ça nous apporterait plus de visibilité qu’un championnat.»

«Toute la préparation est faite en fonction de Trois-Rivières, autant pour eux que pour moi, ajoute Camirand. C’est là qu’on va avoir de la visibilité. D’ici là, on fait des courses pour améliorer la voiture.»

Soulignons que Camirand n’est pas le seul pilote de la région à confier la préparation de ses moteurs à SDP Autosport. En série CTCC, Jacques Deshaies et Jocelyn Hébert font affaires avec SDP; d’ailleurs, Hébert a remporté les deux courses en classe Touring, en fin de semaine à Montréal. En Formule 1600, Ghislain Thériault roule lui aussi avec des moteurs préparés par SDP.

Deux victoires pour Marc-Antoine Camirand


Nouvelliste | Publié le 10 juin 2012

Trois-Rivières – Marc-Antoine Camirand est de retour. Et quel retour il a fait en fin de semaine sur le circuit de Mosport, alors qu’il a remporté les deux premières épreuves de la saison 2010 en CCTCC (Castrol Canadian Touring Car Championship), tout en prenant le départ de la pole position lors des deux courses. « On ne peut pas demander mieux. La course de samedi a été plus serrée, mais nous en avons profité pour bien roder la voiture. Dimanche, elle était encore meilleure. C’est un bon départ pour nous, mais il ne faut pas croire que nous allons dominer ainsi tout la saison. La série CCTCC est une bonne série et il y a de très bons pilotes qui sont de toutes les épreuves », commentait le Léonardois.

Trois-Rivières – Lors des deux épreuves, Camirand a devancé le Montréalais Nick Wittmer, sur Honda Civic Si-R, la première fois par huit dixièmes de seconde, et à la deuxième occasion par 1,4 seconde. « Nous avons travaillé fort tout l’hiver afin de préparer notre BMW M-Coupe. Pour ce qui est du moteur, nous avons travaillé en association avec SDP de Saint-Étienne-des-Grès. Le moteur était fort bien préparé et lors de nos premiers tours de piste, en fin de semaine, nous avons travaillé sur le châssis et la suspension », disait Camirand.

Afin de l’aider à financer son projet, bien qu’il compte sur quelques commanditaires dont Ganotec, Marc-Antoine Camirand et son père, Jean-Guy, ont monté deux BMW M3 au cours des mois d’hiver, deux voitures qu’ils ont ensuite vendues. « Nous voulons aussi développer cet aspect de la course, monter des voitures pour la course automobile. Ca va nous aider à faire nous-même de la course. En plus, je suis le coach des deux gars qui ont acheté nos bolides », expliquait Marc-Antoine Camirand.
Celui-ci, donc, a confirmé sa participation aux sept fins de semaine de courses de la série CCTCC (deux épreuves par programme), dont celle de Trois-Rivières les 13, 14 et 15 août prochain. « J’aimerai bien, aussi, pouvoir obtenir un volant en GS ou en ST pour la série du Grand American lors du Grand Prix de Trois-Rivières. Mais les appels en provenance des équipes des États-Unis sont plutôt rares pour le moment. Nous allons donc nous concentrer sur notre équipe et peut-être qu’éventuellement mon père et moi pourrons monter un bolide apte à rouler dans la série Grand American. Une BMW M3, bien sur », disait-il.

Camirand sera de retour en piste les 14 et 15 juin à Mosport à l’occasion de la présentation d’une épreuve de la série d’endurance American Le Mans.
D’autres pilotes de la région ont aussi fait leur première sortie de la saison 2010 durant le dernier week-end. Les Trifluviens Paul Dargis (23e et 26e), Luc Pelletier (24e et 15e) et Denis Rousseau (25e à sa seule course, samedi) étaient aussi de cette première fin de semaine de course.